Histoires d’insectes, Jean-Henri Fabre



D’après les « Souvenirs entomologiques » de Jean-Henri Fabre

éditions Robert Laffont

 

Présentation

 

Extraites des « Souvenirs entomologiques » parus en 1907, les histoires d’insectes sont à la fois une somme d’études naturalistes et une promenade littéraire.

Pendant la plus grande partie de sa longue existence, loupe et carnet d’observation en poche, dans les garrigues entre Rhône et Ventoux ou dans les coins et recoins de son jardin, Jean-Henri Fabre (1823-1915) allait étudier les mœurs des insectes sur les terrains brûlés par le soleil, les surprenant dans les chemins creux ou encore parmi les rochers.

(…) En tête de toute procession chemine une première chenille que j’appellerai chef de marche, chef de file, bien que le terme de chef soit ici un peu déplacé. Les hasards de l’arrangement l’ont mise au premier rang c’est tout. Le chef actuel dirige; tout à l’heure il sera dirigé, si la file se disloque à la suite d’un accident quelconque et se refait dans un ordre différent.

Lui, capitaine, s’agite, et d’un mouvement brusque projette l’avant du corps tantôt d’ici et tantôt de là. Explore-t-il en effet le terrain? Choisit-il les points les mieux praticables? Ou bien ses hésitations ne sont-elles que le simple résultat de l’absence d’un fil conducteur en des lieux non encore parcourus? (…)

Il se plaisait à scruter, à tenter de comprendre l’univers. Les observations de Fabre, qui dépassent la perception habituelle des naturalistes, sont reconnues exactes et fondamentales.

Génial entomologiste et scientifique rigoureux, il fut aussi un humaniste et un poète. Il nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges.

 

(…)La cellule terminée, l’Abeille s’occupe aussitôt de l’approvisionnement. Les fleurs du voisinage lui fournissent liqueur sucrée et pollen. Elle arrive, le jabot gonflé de miel, et le ventre jauni en dessous de poussière pollinique. Elle plonge dans la cellule la tête la première et pendant quelques instants on la voit se livrer à des haut-le-corps, signe du dégorgement de la purée mielleuse. Le jabot vide, elle sort de la cellule pour y rentrer à l’instant même, mais cette fois à reculons. Maintenant, avec les deux pattes de derrière, l’Abeille se brosse la face inférieure du ventre et en fait tomber la charge de pollen. Nouvelle sortie et nouvelle rentrée la tête la première. Il s’agit de brasser la matière avec la cuiller des mandibules, et de faire du tout un mélange homogène. (…)

Dans cette lecture-spectacle vous entrerez dans une autre dimension pour rencontrer des insectes peu connus : le balanin des noisettes, la chenille processionnaire du pin, le carabe doré… ou plus familiers : l’abeille, la sauterelle, l’araignée, le ver luisant…

 

(…) En nos climats, peu d’insectes rivalisent de renommée populaire avec le ver luisant, la curieuse bestiole qui pour célébrer ses petites joies de vie, s’allume un phare au bout du ventre. Qui ne le connaît au moins de nom? Dans les chaudes soirées de l’été, qui ne l’a vu errer parmi herbages, pareil à une étincelle tombée de la pleine lune? L’antiquité grecque le nommait Lampyre, signifiant porteur de lanterne sur le croupion. (…)

La conception scénique : mise en espace, interprétation vivante des comédiens notamment avec le travail à deux voix sur le « dire », vient au service du texte afin de le faire bien entendre et résonner pour ouvrir chaque spectateur à ses images mentales, et stimuler ainsi l’envie de redécouvrir autrement la nature et les insectes.

 

Equipe artistique

Production : les arTpenteurs

Durée : 50 minutes Lecture-spectacle techniquement autonome (Dispositif scénique, lumières, son)

Adaptation, mise en scène, interprétation : Mireille Antoine & Patrice Vandamme

Univers sonore : Jean Millot

Décor : Nicolas Valantin

Lumières : Ludovic Micoud-Terraud